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Tu ne m’as jamais aimé ! Moi, violent/e jamais !

Social Work / 14 novembre 2016

Mais que savons-nous au juste de la violence conjugale?

La violence conjugale, c’est un crime. C’est acquis ?

Un crime, malheureusement, banalisé et confondu avec une « simple joute » entre deux  personnes…

Comme  considéré dernièrement par un représentant de la force publique à qui s’était adressée une salariée battue que nous suivons. Elle s’était présentée sur nos conseils au commissariat de Police pour porter plainte pour coups et blessures. Elle s’est entendue dire mais « ce n’est qu’une dispute ». Cet agent lui proposait un simple dépôt d’une main courante…

Seconde violence pour cette femme : Ne pas être entendue, à conforter sa perte de confiance, à réactiver sa peur par ne pas être réconforter par une personne qui devrait lui porter secours, la protéger… un anéantissement total !

«  A la police, ils écoutaient comme si ce que je racontais était normal, habituel, j’avais l’impression d’être la coupable, d’être la folle, la menteuse. J’avais pourtant un certificat médical et ils en n’avaient rien à faire … Je suis repartie en pleurs et je vous ai appelé, je suis désolée de m’être présenter comme ça, vous savez : j’ai honte »

Triste constat ! Non ?

Faut-il avoir un couteau planté pour que la Police soit saisie et s’en inquiète ? Bien sur que non !

Ce témoignage est récent, et malheureusement reste trop fréquent dans nos consultations sociales. Et cela nous fait à chaque fois sortir hors de nos gongs ! C’est ce qui a motivé cet article pour sortir de cette banalisation qui tend à nous rendre tous des agresseurs potentiels en puissance…

Les violences conjugales sont tellement banalisées, admissent en société, dans certains couples, avant d’arriver crescendo à l’expression la plus sordide. Les divorces sont blindés de ces violences.

Les violences conjugales sont plurielles, car elles sont diverses. Elles se produisent toujours à l’intérieur d’une relation intime, que la relation soit présente ou même passée, que les personnes vivent ensemble  et qu’il y ait ou non des enfants au sein du couple.

Il faut admettre que rien ne prédestine une personne  à devenir victime de violence conjugale : ni son âge, ni son statut social ou économique, ni sa culture.

Cachée sous le couvert d’une problématique de couple plutôt que d’un véritable problème de société, la violence conjugale n’est pas que de l’homme vers la femme mais l’inverse aussi, même si dans la grande majorité des cas, elle est exercée par l’homme

En fait, la violence conjugale est un rapport de force entre deux partenaires, où l’un exerce des pressions sur l’autre dans le but de le contrôler et d’affirmer son pouvoir. On est loin de l’amour entre deux personnes où l’on espère grandir, croître ensemble dans la joie et la foi dans l’autre…

La violence conjugale se reconnaît surtout par sa persistance. Quelques notions à connaître.

Elle s’exerce au quotidien dans un cycle en quatre phases : un cercle vicieux et plus ce cycle se répète, plus les périodes de réconciliation se font rares et aboutissent à la fracture.

  • Première phase – Climat de tension :  la colère, les regards menaçant,  de lourds silences, l’autre se tait, essaie de faire baisser la tension, l’inquiétude et la culpabilité s’installent…
  • Seconde phase – L’agression ou la crise : la variété des violences sont alors utilisée,  un harcèlement incessant

 Les verbales, les plus banales : Il s’agit d’injurier, d’insulter l’autre, de crier sans cesse pour rien, hurler des ordres, dire des paroles des plus vulgaires…

  Les psychologiques, les plus insidieuses, car elles ne se voient pas et sont construites dans un pattern : Il est difficile de dissocier violence verbale et violence psychologique, la première étant un moyen privilégié et utilisé pour la violence psychologique.

 Avec le support des mots, C’est humilier, rabaisser, dévaloriser, douter de l’autre, contrôler, dominer, lui faire des menaces, lui imposer son point de vue et/ou ses goûts, ses valeurs, ses désirs, porter atteinte aux personnes qui lui sont chères, lui faire des reproches dans le but de détruire sa confiance, blesser moralement en insistant sur ses points faibles, rejeter sur l’autre la responsabilité de ses paroles, de ses gestes ou de ses attitudes, etc.

Arriver à  isoler l’autre, le rendre fou en montant des plans pour lui insinuer le doute, le faire défaillir…

Les physiques, les plus médiatisées, car elles se voient physiquement et répond à un certain voyeurisme médiatique,

Tout contact physique commence avec l’intention de dominer, d’agresser ou de faire peur, le saisir violemment par les bras, le cou ou toute autre partie du corps…

Le  bousculer, le gifler, le battre de coups de poing, de coups de pied,  le frapper avec un objet, retenir l’autre contre son gré, l’enfermer, etc.

Mais c’est aussi  la violence envers les objets ou les animaux. Celle-ci on la minimise, puisque que la colère est portée ailleurs que sur l’autre mais la finalité reste la même.

C’est aussi frapper sur quelque chose, lancer ou briser des objets, défoncer un mur ou une porte par exemple, briser ou voler des objets appartenant à l’autre..

C’est blesser, frapper voir même tuer un animal sous l’impulsion de l’agressivité,

Tout geste dirigé vers un objet ou un animal avec l’intention d’intimider l’autre, et installer la peur

Les sexuelles : tabou, celles que l’on n’aborde jamais, comme s’il existait encore une sorte de tolérance au droit de cuissage, une possession totale autorisée de l’autre.

Cela peut être : attacher l’autre contre son gré afin d’obtenir un rapport sexuel, la pénétrer de force, la prendre de force : le viol conjugal,

L’injurier, l’humilier pendant un rapport sexuel, la brutaliser pendant un rapport sexuel, la harceler sexuellement, la forcer d’agir selon des fantasmes…

Mais aussi plus communément utiliser par les femmes : refuser à l’autre des contacts sexuels dans le but de punir ou de contrôler.

Enfin, tout geste à connotation sexuelle sans le consentement de l’autre dans un but de soumettre l’autre, le punir, le contrôler dans son intimité.

 Les économiques : la plus méconnue, la plus sournoise et la plus fréquente dans notre société de consommation.

C’est empêcher l’autre d’avoir son propre compte bancaire, faire en sorte qu’il n’ait jamais d’argent de poche, le priver de toutes sources de revenus…

– Encaisser les chèques personnels de sa/son conjoint sans son accord,

Mais c’est aussi souvent contrôler le budget familial pour que l’autre ne le connaisse surtout pas, ni les avoirs réels. Ce type de contrôle est des plus fréquents.

– Obliger son partenaire à s’endetter pour lui ou à assurer la part plus grande des dépenses du couple tout en ayant plus de revenu. On méconnaît le prorata temporis…

C’est mettre, par des crises, la pression sur l’un des conjoints pour l’obliger à assurer des revenus plus importants, conséquents à obtenir un train de vie plus important que l’agresseur a décidé d’avoir sans pour cela devoir y contribuer plus…

Face  à ses diverses violences, l’autre se sent humilié, à de la colère étouffée, anéanti, ou dans l’agressivité, le ton monte, les troubles psychosomatiques abondent,  la relation fluctue pour arriver au passage à l’acte.

  •  La troisième phase – La justification :

L’un minimise l’agression, banalise et justifie son comportement par des éléments hors de son contrôle : les enfants turbulents, le stress du travail, l’alcool, la maladie mentale, une enfance difficile. C’est souvent la faute des autres

L’autre  tente de comprendre les justifications du conjoint. Ce faisant, le doute des perceptions et le sentiment d’une responsabilité de la situation  conduisent la victime à vouloir porter son aide. Il croit en une cause secrète, mystérieuse qui rend l’autre ainsi, il veut sincèrement l’aider.  La colère disparaît. On envisage même une consultation extérieure pour l’aider…

  • La quatrième phase – La réconciliation ou lune de miel : l’agresseur regrette et demande pardon…

Dans certains cas, il redevient très amoureux, aimant… La victime croit en ses promesses et veut croire à un renouveau, l’espoir est là, elle pardonne…

Mais rien au final n’est mis en place, la réalité quotidienne  reprend vite le dessus, et on recommence le cycle…

La manifestation de cette violence conjugale peut aller jusqu’à l’homicide et malheureusement à moyen terme, elle peut être aussi dirigée sur les enfants… 

Nous ne savons si ces bribes d’exemples font écho en vous. Nous vous invitons à compléter cette liste de témoignages, si vous le souhaitez.

 L’essentiel est d’en parler,

Ne pas rester seul/e car on peut y arriver…

 

Pour obtenir de l’aide :

  • Votre service social du travail ou le service social communal de proximité de votre lieu de résidence. Il peut mettre en action des mesures de protections rapides, si besoin est..
  • 3919 le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violence Chantage, humiliation, injures, coups … Toute femme victime de violence peut contacter gratuitement le 3919. Ce numéro de téléphone est accessible 7 jours sur 7 (de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés).

Le 3919  Violence femmes info constitue le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement…). Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge. Ce numéro garantit l’anonymat des personnes appelantes.

Le 3919, géré par la Fédération nationale solidarité femmes, s’appuie sur un partenariat avec les principales associations nationales luttant contre les violences faites aux femmes.

 

 

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