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Du vrai et du faux …

Blog / 9 novembre 2017

Aujourd’hui, le thème du blog est peut être différent de ce que nous avons écrit jusqu’à présent, du comment obtenir ses droits, à comment on se sent parfois dans nos activités face aux vicissitudes de la vie que tous nous rencontrons.

Nous avions envie d’écrire aujourd’hui autour de la notion de qui est du vrai et du faux.

« L’idée qui nous a menés vers cette problématique est assez simple Elle provient du constat que la connaissance et l’ignorance se tiennent par la barbichette : ignorer qu’on ignore, c’est, de fait, ne rien savoir ; tandis que savoir qu’on ignore, c’est vraiment savoir, puisque cela suppose de connaître tout ce qui est déjà établi, et d’être capable de détecter ce qui fait encore trou dans la connaissance, de déceler ses manques et ses lacunes.

Croire savoir sans savoir, voilà la vraie pathologie du savoir. C’est pourquoi l’ignorance est la grande affaire des sachants, des spécialistes, des experts, et non pas celle des ignares. Car savoir ignorer, ce n’est pas ignorer le savoir, mais au contraire savoir ce qu’il ne contient pas, et constamment l’inquiéter. » extrait  Ce qu’on sait, ce qu’on ne sait pas

Il nous est donc apparu qu’entre les concepts de la post-vérité, les personnes qui vous annoncent des choses qui sont pertinemment fausses, mais que l’on aimerait bien croire vrai, et loin de penser à des questions de corruption ou de manipulation à induire les gens en erreur, et quand on reçoit un salarié, une personne dans nos consultations sociales, les premiers mots qu’abordent ce premier entretien, ou s’abordent, la recherche du vrai semble être un périple…

« Je ne sais pas si c’est bien à vous que je dois demander cela, si je suis à la bonne place ?

« Essayez donc, on verra bien ce que nous pouvons faire ensemble, et je vous dirai ce que je peux, déjà ce que je comprends et qu’est ce que nous pouvons faire ………….. »

La personne continue à nous expliquer :

– je me suis connectée, j’ai écrit sur Google ma recherche avec des mots clefs, aider ma mère, aider +ma mère + âgée

J’ai lu des articles ;  comment être au mieux avec ses parents en fin de vie, ai-je droit à une indemnité, les personnes âgées à petits revenus, comment devenir le parent de nos parents, mais, moi, ma situation n’est pas celle là… Je suis en peine avec ma maman, je peine, je ne sais quelle décision prendre. Comment gérer tout ça…

Un tourbillon de questions qui arrivent dés les premières minutes de l’entretien.

En effet, le service social ne va pas vous annoncer qu’il a solution à tout, qu’il a toutes les baguettes magiques dans son carquois, et surtout toutes les réponses « algorithmées ».

De plus, malgré tout notre savoir pragmatique, les salariés nous posent des colles.

Nous vous avouerons que nous aimons bien ce défi, car nous allons alors chercher un peu plus loin, l’œil brillant, on va creuser avec eux !

Se questionner.

Ils sont allés sur le net, milles et une données à disposition avec mille et une conduites à tenir en 7 voir 10 préconisations à suivre, des actualités pas toujours à jour, pas toujours vraies ou inadaptées, et des avis peu avisés aussi. Bref trop d’informations tuent l’information. A la fin, ils ne savent plus où ils en sont !

Les salariés poussent alors la porte de notre bureau ou nous téléphonent avec ce trop plein de questions. Ce sont leurs inquiétudes, leurs peurs qui envahissent amplifiées le champ du dialogue.

« Qu’est ce que je peux faire ?  Je ne sais si je suis à la bonne porte ? »

En effet, notre premier temps est l’écoute.

Quel est le besoin ? Quelle était leur/s demande/s ? Etait-ce juste de parler de leur état avec leur maman, ou est-ce juste une question très technique que l’on n’ose pas aborder, car on craint la réponse, parce qu’il y a des décisions qui doivent se prendre justement après.  Il s’agit bien de tous ces cheminements de pensées que nous mettons clairement à plat.

Commencer par une demande technique est souvent une approche la plus aisée mais qui reste de surface :

– Je ne sais pas quoi faire avec maman, parce que voilà, elle m’inquiète beaucoup et puis est-ce que je fais bien (avec un bon sentiment de culpabilité en trame), mes frères et sœurs qui me tirent dans les pattes ou se désinvestissent, parce que là on règle des comptes, ce n’est pas toujours l’entente parfaite. On se sent souvent très seul.

La première question : est ce que j’ai droit…?

  • Peut être mais vous êtes dans quelle situation pour savoir si ce droit est préférable à un autre pour vous ?

En plus, il y a les droits légaux acquis puis les droits exceptionnels.

Nous intervenons dans une entreprise où le Comité d’Entreprise (C.E) attribue des aides exceptionnelles. Il existe un budget, une ligne comptable, une somme annuelle allouée pour les salariés dans le cadre des œuvres sociales. Ce fonds est géré par une commission sociale d‘attribution du CE. Ces aides sont attribuées sur enquête sociale pour aider, suite à un accident de vie qui a occasionné des coûts pour la famille non négligeables et pouvant mettre en péril son équilibre budgétaire.

Que veut dire exceptionnel ?

Ce qui n’est pas ordinaire, habituel.

Dans ce cadre des aides exceptionnelles, le caractère imprévu, inopiné prime pour cette attribution.

D’autres aides exceptionnelles sont aussi possibles auprès des fonds sociaux de la mutuelle, par exemple. Nous avons fait dernièrement appel à ces fonds pour une aide financière pour des parents adhérents d’une enfant de 6 ans handicapée, scolarisée à l’école publique, avec des temps à l’hôpital de jour, des temps à la maison, avec toute une équipe paramédicale parfois à domicile (kinésithérapeute, psychomotricienne, orthophoniste…) et une garde au foyer. Maintenue dans le milieu scolaire à temps partiel, dans l’attente d’une orientation dans un établissement spécialisée, la transition reste des plus difficile, déjà par le manque de place dans ces institutions spécialisées et aussi pour les parents qui se préparent à adopter psychologiquement cette nouvelle orientation de l’handicap. Puis tout cela engendre une organisation que l’on doit mettre en place en parallèle, pour assurer la surveillance quand l’enfant est au domicile, quand l’enfant doit être accompagné aux différents lieux de soins externes : tout un management de services et de sa vie privée par rapport à l’handicap de son enfant, et qui a un coût ; un coût certain, pour cette famille, nous étions presque à un tiers de leurs revenus mensuels.

Le budget de deux parents reste donc serré malgré les droits sociaux (AF, AAEH et PCF, etc..). Ces parents ont même adapté au maximum, un temps de travail, avec leur employeur respectif par des journées en télétravail, une présence d’une nourrice agrée, car la garderie périscolaire n’est vraiment pas envisageable.

Aucune allocation supplémentaire n’est possible pour la garde d’un enfant de plus de 6 ans, à part le crédit d’impôt une fois la dépense avancée. Ceux sont les parents qui ont financé cette garde, le temps qu’une place se libère dans un institut spécialisé. Ils se sont retrouvés face à une dette de l’URSAFF, des charges sociales, qu’ils n’avaient pas budgétées en conséquence.

En attendant l’URSAFF réclame son impayé, la dette continue à augmenter car entre temps l’orientation vers une place en institut spécialisé se fait attendre.

Le service social du travail a donc instruit une demande exceptionnelle d’aide auprès de la mutuelle respective des parents pour assurer la transition, ce couple a obtenu deux dons exceptionnels pour couvrir en grande partie ces frais.

Entre droit exceptionnel et droit acquis, l’aide exceptionnelle se doit de faire sens, elle répond à un relai face à une rupture, un passage financier délicat qui a généré des couts financiers imprévisibles.

Ces organismes ne le crient pas sur les toits car cela reste de l’exceptionnel et donc du limité. Souvent ces demandes nécessitent une enquête sociale, car même si nous travaillons dans une relation de confiance, ces aides sont légalement cadrées, sous tendues à la production de documents à fournir comme pour les dons et subventions exceptionnelles d’un CE.

Dans le cadre d’un CE, il faut pouvoir motiver à qui et pourquoi, on a apporté ces aides exceptionnelles, car l’URSAFF pourrait les renommer comme un complément de salaire. Nous faisons cette précision, car nous avons constaté dans l’entreprise en question ci-dessus que certains salariés font l’amalgame

Il ne faut pas glisser d’un droit exceptionnel à un droit acquis comme certains salariés le pensent et que l’instruction de toute demande se fait sérieusement.

C’est donc important de préciser à nouveau ce qui est du vrai et du faux dans ce cas précis.

Ce n’est pas toujours se dire est-ce du vrai ou du faux, de but en blanc mais d’emblée se risquer à poser les questions dans le grisé, au bon moment, celui qui nous talonne à l’instant et vers quelles réponses, on peut tendre. Quelles sont aussi les limites à nos réponses, les replacer dans un cadre structurant pour éviter la dispersion qui sait si bien faire proliférer l’anxiété.

Ce billet était juste pour vous inviter à venir rencontrer le service social de votre entreprise pour lui poser toutes les questions qui vous paraissent saugrenues, car plus c’est saugrenu, plus cela nous intéresse !

« La vie, on sait bien ce que c’est : un amalgame saugrenu de moments merveilleux et d’emmerdements » Roger Martin du Gard

 

Image de Danièle Guido. Visitez son site, il est époustouflant de trompe-l’oeil http://www.guidodaniele.com/index.php

 

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